Les Séminaires de l’IEA 2021/22



Spotkanie z 

Prof. Isabelle Desbarats

z Uniwersytetu w Tuluzie 

(Université de Toulouse),

która zaprezentuje temat:

“Prawo pracy a prawo środowiska:

skrzyżowania pod hasłem pilnej potrzeby ochrony klimatu”.



"Droit du travail & droit de l’environnement : des interactions croissantes au nom de la lutte contre l’urgence climatique. Aspects de droit français”

La lutte contre le réchauffement climatique est une priorité absolue à laquelle tous doivent contribuer, qu’il s’agisse des citoyens, des acteurs publics, comme des acteurs privés.  En effet, le réchauffement climatique n'est pas un problème du futur, mais une réalité déjà observée avec +1,09°C par rapport à l'ère pré-industrielle : vagues de chaleur plus intenses et plus fréquentes, augmentation des feux de forêt et des précipitations, élévation du niveau de la mer, acidification des océans. 

C’est ainsi qu’aujourd’hui, les actions climatiques contre les gouvernements se multiplient (Allemagne, Pays-Bas…), et qu’en France, par exemple, l’Etat vient d’être condamné en justice pour inaction climatique. Par ailleurs, outre les pouvoirs publics c’est un autre acteur qu’il faut évoquer, dans la mesure où son rôle écologique est aujourd’hui centralà tous égards: négativement, en tant que partie prenante au processus de détérioration de l’environnement naturel ; positivement, comme protagoniste dans l’identification des moyens pour y remédier. Il s’agit de l’entreprise qui fait aujourd’hui l’objet de pressions croissantes, qu’elles émanent de ses actionnaires, des ONG et des associations, ou bien encore du juge lui-même. 

Ainsi la société Shell a-t-elle été condamnée à revoir à la hausse ses objectifs climatiques et à réduire ses émissions de CO2 de 45% d'ici à fin 2030: il s’agit d’une décision notable puisque c’est la première fois qu'une entreprise se voit contrainte de respecter l'Accord de Paris. Dans ce contexte, alors que la lutte contre le dérèglement climatique doit être aujourd’hui prioritaire, de quelle façon la norme sociale lato sensu contribue-t-elle à faire de l’entreprise et de ses les salariés des acteurs de cette lutte? L’objectif de cette intervention est de montrer qu’en droit français, les normes - du droit du travail comme celle du droit de l’environnement, qu’elles soient publiques ou privées, contraignantes ou incitatives – se combinent aujourd’hui pour pousser, voire contraindre, les entreprises privées ainsi que leurs salariés à devenir des acteurs de la lutte contre la dégradation environnementale. En dépit des crises géopolitiques actuelles, l’enjeu est fondamental, comme vient de le confirmer le nouveau rapport du Giec sur les effets du réchauffement climatique(Février 2022) : selon Hoesung Lee, le président du Giec, «ce rapport est un terrible avertissement sur les conséquences de l'inaction. Il montre que le changement climatique est une menace grave et croissante pour notre bien-être et la santé de cette planète. Nos actions aujourd'hui détermineront comment l'humanité et la nature s'adapteront aux risques climatiques croissants." 


Prof. Isabelle DESBARATS: Professeur, Université Toulouse I Capitole. Professeur à l’université de Toulouse–I Capitole et membre du CDA (Centre de Droit des Affaires), Isabelle Desbarats est spécialisée en droit social. Ses recherches portent sur les problématiques suivantes : fait religieux en milieu de travail; responsabilité sociétale et éthique d’entreprise; santé au travail, dans une approche croisée droit du travail/droit de l’environnement; droit de l’emploi des seniors. Elle s’intéresse également, sous l’angle du droit du travail européen, aux questions soulevées par le détachement transnational de travailleurs. Plus récemment, elle a décidé de s’intéresser aux nouvelles formes de travail et d’entreprendre à l’ère des plateformes numériques ainsi qu’aux mutations du travail, envisagées sous l’angle juridique, provoquées par le développement de l’intelligence artificielle. 

Elle est directrice du Master2 Droit et Sciences du Travail européen (M2 DSTE). 

Wykład 

Prof. Nicolas Moizard

z Instytutu Pracy

(Institut du travail)

Uniwersytetu w Strasbourgu 

(Université de Strasbourg),

który zaprezentował temat:

“Negocjowane” prawo pracy 

- przykład francuski


CV prof. Nicolas Moizard 


Un droit du travail négocié dans l'entreprise : l'exemple français:


Les réformes successives en France ont donné un rôle de plus en plus important à la négociation collective dans l'entreprise. L'évolution a commencé au début des années 80 avec l'instauration d'obligations annuelles de négocier dans l'entreprise sur le temps de travail et les salaires. Les entreprises ont rapidement compris l'intérêt de telles négociations. Le législateur a en effet ouvert des possibilités de dérogations à la législation sur l'aménagement du temps de travail à condition que cela passe par un accord d'entreprise. La loi dite "Travail" de 2016 a ouvert des marges de manœuvre supplémentaires aux négociateurs en matière de temps de travail. La priorité est donnée à l'accord collectif d'entreprise. Seules quelques règles d'ordre public s'imposent aux négociateurs. La loi devient supplétive. Elle ne s'applique qu'en l'absence d'accord collectif. C'est le cas par exemple pour la durée du travail. Les ordonnances Macron de 2017 ont élargi ce système à une majorité de thèmes. La loi ne s'applique qu'à défaut d'accord collectif d'entreprise. Cette évolution pose de nombreuses questions. Cette priorité donnée à la négociation collective suppose une culture du dialogue social. Les négociateurs veulent-ils réellement aboutir à un accord? Négocient-ils dans des conditions loyales? Cela est particulièrement important lorsque les accords portent sur l'emploi et réduisent les avantages des salariés. Les délégués syndicaux doivent négocier sur des thèmes sur lesquels ils manquent de compétences techniques. Le temps passé à la négociation risque de les éloigner des salariés qu'ils représentent. De plus, beaucoup de négociations portent sur des questions de procédure (organisation des instances élues, périodicité et contenu des négociations obligatoires...) qui ne concernent pas directement les conditions de travail. Il est également essentiel de trouver des négociateurs en l'absence de syndicats dans l'entreprise. Le faible taux de syndicalisation en entreprise ne permet d'avoir des délégués syndicaux dans toutes les entreprises. La loi ouvre ainsi la possibilité de négocier avec des élus ou des salariés ou par référendum. Le dialogue social se développe donc sans syndicats. 

Spotkanie z Panią Doktorantką

Maud Rivolier

z Uniwersytetu Paris 1 Panthéon-Sorbonne   

przygotowującą pracę doktorską
pt.: “Wspólnota zakładu pracy”


CV Maud Rivolier


La notion de communauté de travail en droit français 

La notion de communauté de travail occupe une place particulière dans les discours juridiques français. 

Il s’agit d’une notion cardinale des sciences sociales et du droit du travail. Elle repose historiquement sur l’idée que le collectif doit permettre de contrer l’inégalité et la conflictualité de la relation individuelle qui naît du contrat de travail entre le salarié et son employeur. Dans cette perspective, elle imprègne la législation et la jurisprudence qui lui reconnaissent une portée juridique.

Pour autant, bien qu’essentielle en droit du travail, la signification donnée à la communauté de travail ne se laisse que difficilement appréhender. Elle ne dispose ni de la personnalité morale, ni d’un cadre clairement établi. Elle n’est pas définie juridiquement et n’a pas la rigidité d’autres notions traditionnelles du droit du travail (salarié, contrat de travail…) qui ont fait l’objet d’une définition précise par les juges ou le législateur. De fait, si elle est souvent invoquée, tantôt pour rappeler son existence, tantôt pour déplorer son éclatement voire sa disparition, elle reste une notion floue, aux contours et aux effets indéfinis. Il est donc possible de constater une grande diversité dans les utilisations et les conceptions qui peuvent être prêtées à la communauté de travail. 

En raison de cette absence de définition fixe, la notion de communauté de travail présente une certaine souplesse. Cette dernière est nécessaire en ce qu’elle permet à la notion de s’adapter à la diversité des situations et à l’évolution des formes d’emploi. Mais cette trop grande souplesse peut également générer de nombreuses ambiguïtés et une grande insécurité juridique. L’objectif est donc de parvenir à cerner les différentes significations que recèle la notion de communauté de travail. 

Pour ce faire, il convient, dans un premier temps, de mettre en évidence les différentes conceptions de la communauté de travail telles que nous pouvons les retrouver dans les discours juridiques (I.).    

Puis, dans un second temps, il est possible de revenir plus concrètement sur quelques hypothèses caractéristiques de l’appréhension de la notion de communauté de travail dans le droit positif (II.). 

I.    L’évolution des conceptions de la communauté de travail 

Il n’existe pas une conception unitaire de la communauté de travail. Il est possible de mettre en évidence quatre grandes conceptions de cette notion qui se sont progressivement accumulées. 

1.    La communauté de métier 

La communauté de travail a longtemps été conçue comme une communauté de métier. Il s’agit de la conception qui dominait jusqu’à la Révolution française et la suppression des corporations en 1791. L’existence d’une communauté de travail établie à partir de l’appartenance à un même métier est désormais peu présente dans le droit du travail actuel.  Elle est aujourd’hui limitée à quelques statuts légaux particuliers accordés à certaines catégories de métier afin de leur permettre l’application du droit du travail  (les journalistes professionnels, les artistes…). 

2.    La communauté d’entreprise 

La communauté de travail peut être comprise comme la communauté d’entreprise formée par les salariés et leur employeur. Présentée comme un lieu de solidarités, l’entreprise formerait une communauté de travail constituée de l’employeur et de ses salariés en vue de la réalisation d’une œuvre commune. Cette conception a été au cœur de l’émergence au début du XIXème siècle d’une théorie institutionnelle de l’entreprise. Elle s’est opposée à la théorie contractuelle de l’entreprise qui prévaut aujourd’hui. On trouve cependant des traces de cette conception de l’entreprise comme communauté de travail dans le droit positif. 

3.    La communauté des travailleurs 

La communauté de travail peut également s’entendre comme l’ensemble formé par les salariés face à un employeur unique. Elle correspond au paradigme de l’entreprise qui « désigne la situation de référence que constitue la relation entre, d’une part, un employeur, et d’autre part, une collectivité de travailleurs, sans définir la nature juridique de cette relation ». Dans cette hypothèse, la référence à la communauté de travail permet de mettre en évidence les liens existant entre les travailleurs. Cette conception prédomine aujourd’hui dans la jurisprudence. Elle est centrale dans tous les questionnements relatifs à la légitimité et au rôle de la représentation du personnel.  

4.    La communauté de travail éclatée

Depuis les années 1980, le recours par les auteurs à la notion de communauté de travail renvoie au phénomène d’éclatement de la communauté de travail formée par les travailleurs. Ce phénomène témoigne d’un changement dans la conception de la communauté de travail. La communauté de travail n’est plus nécessairement fondée sur un lien social fort et durable. L’appartenance d’un salarié à un collectif n’est plus acquise en raison de l’instabilité des parcours professionnels. De nouveaux questionnements, liés notamment au développement du numérique, se développent. 

II.    Quelques hypothèses d’identification de la communauté de travail dans le droit positif

Le législateur et les juges ont, à plusieurs reprises, eu recours expressément à la notion de communauté de travail. Certains espaces du droit du travail sont ainsi directement fondés sur l’appréhension d’une communauté de travail.  Elle a pour but de mettre en place des cadres d’application du droit du travail plus conformes à la réalité sociale. 

L’identification de la communauté de travail par les juges repose sur un ensemble d’indices factuels visant à démontrer l’existence d’un intérêt commun partagé par les travailleurs. Elle résulte du partage de mêmes conditions de travail, de l’exercice d’activités similaires ou encore de la proximité physique des travailleurs liée à l’implantation géographique des périmètres. Elle peut également être la conséquence d’une identité du statut social (identité du règlement intérieur, de la convention collective, des bulletins de paie, de la mutuelle…).

Plusieurs exemples pourront être donnés, parmi lesquels celui de l’« unité économique et sociale » : pour la jurisprudence, si plusieurs entreprises forment ensemble une même communauté de travail, la représentation du personnel doit être mise en place au niveau de cette communauté unifiée. Les références à cette notion de communauté de travail participent donc de l’idée que les règles juridiques doivent s’établir au niveau du lieu où le travail est tangible :  celui au sein duquel se forment les solidarités entre travailleurs indépendamment des limites du droit des sociétés. 


HANNA DĘBSKA - prawniczka i socjolożka. Doktorat z nauk prawnych pt. Trybunał Konstytucyjny jako instytucja władzy symbolicznej obroniła z wyróżnieniem na Uniwersytecie Jagiellońskim. W 2015 roku otrzymała za niego Pierwszą Nagrodę w 50-tym Jubileuszowym Konkursie „Państwa i Prawa” na najlepszą pracę doktorską w dziedzinie prawa. W 2016 r. uzyskała Stypendium Naukowe START Fundacji na rzecz Nauki Polskiej dla wybitnych młodych uczonych na początku kariery naukowej, posiadających udokumentowane osiągnięcia w dziedzinie badań, jak również stypendium Ronald and Eileen Weiser Professional Development Award, dzięki któremu studiowałam na Uniwersytecie Michigan, w USA.W 2021 roku obroniłam rozprawę doktorską z nauk socjologicznych pt. Homo academicus iuridus. Geneza i struktura akademickiego pola prawnego w warunkach półperyferyjnych na Wydziale Socjologii Uniwersytetu Warszawskiego. 


MITCHELL ORENSTEIN

- profesor w Instytucie Studiów nad Europą Środkowo-Wschodnią i Rosją, na Uniwersytecie w Pensylwanii. Autor m.in. książki:

“Privatising pensions”, Princeton 2008.

Jak pisze prof. Mitchell Orenstein:


“In the pension area, the World Bank/USAID coalition has been by a coalition led by the International Labour Organization (ILO) and International Social Security Association (ISSA) (…). The success of transnational advocacy coalitions thus depends not only on their own resources, ideas, legitimacy, and organisational behaviour, but also on their relative standing. In the case of pension privatisation, it is quite clear that the World Bank-led coalition has enjoyed much greater access to resources than the ILO-led coalition.” (s. 69).


“Interestingly, the European Union largely stayed out of the pension reform debate, though it issued several communications in the late 1990s that gave a subtle green light to pension privatisation experiments in the Central and Eastern Europe and the rest of the EU.” (s. 72).


“Pension privatisation has been advocated by a transnational coalition that spread these reforms as part of well-organised campaign. This campaign began when members of neoliberal epistemic community took positions of power in leading state and transnational organisations and worked to formulate a coherent global agenda to guide their activity. Ultimately, the campaign for pension privatisation encompassed a variety of transnational actors working in cooperation and conflict, whose actions have been driven by their own ideas, resources, and international decisions that have changed over time.” (s. 72-73).


“(…) pension privatisation ideas has been developed by a transnational advocacy coalition of policy actors including Chilean reformers, U.S. economists, U.S. government agencies, and the World Bank and other multi-lateral international organisations. This powerful coalition issued its manifesto in 1994 and gained the full resources of the World Bank at that time. This campaign has been organized and coordinated among the main actors through various international conferences, donor meetings, and individual contacts. Through the efforts of the individual proposals actors and their cooperation, this coalition has advocated the transfer of pension privatisation policies to countries around the world.” (s. 80).


“Poland is a country where transnational policy actors played a large role in putting pension privatisation on the agenda. The World Bank - sponsored the activities of the Office of the Plenipotentiary for the Pension Reform and even released one of its leading pension reform officials, a Polish citizen, Michał Rutkowski, to head this office. The World Bank was deeply involved in all aspects of reform planning.  The Bank and USAID were also critical in reform implementation, as Poland experienced severe administrative difficulties in its social security administration, ZUS.” (s. 149). 

Jak piszą autorzy S. Beaud, M. Pialoux:


“Pourquoi écrire aujourd’hui sur les ouvriers? Ne sont-ils pas les survivants d’un vieux monde industriel en voie de disparition? N’a-t-on pas déjà tout dit sur la fin de la “classes ouvrière”? (s. 25),


“Parce que nous pensons que la question ouvrière est plus que jamais d’actualité, et qu’il faut continuer d’aller voir à l’intérieur de l’enterprise commet l’on y travaille, même si les “bonnes nouvelles” annonçant un changement radical du monde de gestion (“management participatif”, “entreprise intelligente”, entreprise du “troisième type”, “fin de taylorisme”, “appel aux compétences des salariés”) tentent d’en dissuader les chercheurs. Nous avons essayé de reformuler en sociologues des problèmes importants de l’économie politique: les conditions sociales de l’obtention des gains productivité, l’amélioration de la qualité, avec le souci de prendre en compte des aspects que les économistes du travail laissent souvent hors de leur champs de réflexion (les effets du passage à l’école, les dispositions des salariés…).” (s. 29),


“Ce que l’enquête montre, c’est la manière dont ce “groupe” affronte une situation qui lui est, à bien des égards, défavorable - nouvelles technologies qui disqualifient les anciens savoirs, effondrement du communisme à l’Est, crise de la gauche en générale -, et en même temps comment il continue d’exister (même s’il est très affaibli) et de se défendre en se servant des armes que lui a léguées la tradition historique, certes dans un certains désarroi, en hésitant, en ayant de plus en plus une conscience aiguë de l’érosion de ses stratégies anciennes et du problème du succession des génération au sein du “groupe”. (s. 35),


“Malgré l’effondrement de la classe, le monde ouvrier n’a pas disparu. Mais on l’a constaté, la condition ouvrière s’est profondément transformée au ours de ces vengts dernières années: elle a perdu une partie de son assise dans le monde industriel et s’est plutôt développé  dans le secteur tertiaire du fait de la prolétarisation des employé(e)s  (le cas “idealtypique“ entant ici celui des caissières)” (s. 405),


“C’est ainsi que les nouveaux critères adoptés pour recruter les jeunes ouvriers sont la “compétence”, l’ “adaptabilité”, la “réactivité”, le “potentiel”. Derrière les mots du nouveaux management, qui repose largement sur une logique du flou, ce sont des jugements d’ordre technique et social qui sont portée.” (s. 406-407),


“Les ouvriers d’aujourd’hui, on l’a dit, sont isolés, atomisés, souvent privés de moyens de défense collective. Sont-ils pour autant condamnés à l’invisibilité et à l’écrasement? L’héritage ouvrier, fait de luttes et de résistances (grandes et petites), a-t-il encore quelque chance de se transmettre? Que va-il-rester de la morale  de classe, ce support d’identité qui donnait des armes aux ouvriers pour faire face au mépris que les groupes sociaux plus favorisés leur ont toujours témoigné? Quel est l’avenir d’une culture ouvrière privée de sa dimension politique? Relisons la dernière phrase du livre Georges Naval, ancien ouvrier devenu écrivain: “Il y a une tristesse ouvrière dont on ne guérit que par la participation politique”. Ces questions débordent le seul cadre du monde ouvrier, elles interrogent le mode de recomposition de la société française dans son ensemble, tant le mouvement ouvrier, par sa combativité passée et par les acquis sociaux qu’il a pu arracher aux classes dominantes, a joué un rôle décisif dans la constitution et la consolidation d’une “société salariale” étendue à la majorité de la population active: que l’on pense à l’acquisition et à la consolidation des droits sociaux - droit du travail, Sécurité sociale, doits syndicaux.” (s. 412),


“Un des paradoxes de la situation actuelle est que, du fait de l’affaiblissement du mouvement syndical, ce sont les membres des classes supérieures (notamment les enseignants, les artiste, les chercheurs) qui revendiquent certaines des valeurs anciennes du monde ouvrier (comme l’internationalisme, l’égalitarisme, la solidarité), et de moins en moins les enfants d’ouvriers eux mêmes.

C’est pourquoi l’une des tâches principales d’un mouvement ouvrier qui voudrait rester fidèle à son histoire, tout en en faisant rebondir le cours, serait de renouer les fils entre les générations, de resserrer les relations des les univers sociaux  (employés, techniciens, professions de la culture) proches du monde ouvrier, de tirer les enseignements des autres formes de lutte qui se développent loin des ateliers.” (s. 415).



LOIC LEROUGE est un chercheur de premier plan sur les questions de santé au travail. Ses recherches consistent à étudier la manière dont le droit aborde les problèmes de santé au travail dans le cadre d’une approche comparative du droit du travail et de la sécurité sociale. Pour enrichir ses recherches, il engage un dialogue avec d’autres disciplines et parties prenantes. Responsable du thème «Santé mentale et physique des travailleurs et des individus» au Centre de recherche sur le droit comparé du travail et de la sécurité sociale (COMPTRASEC UMR 5114, CNRS-Université de Bordeaux). Il est l’auteur de nombreuses publications et conférences Il a créé en octobre 2021 une Chaire internationale de recherche en études comparatives de santé au travail (CIECST) à l’Université de Bordeaux.

prof. Loic Lerouge

Bardzo serdecznie dziękuję

Panu Prelegentowi, 

Prof. Kacprowi Pobłockiemu 

i Wszystkim Uczestnikom za udział

w spotkaniu.

CBZ, 22 stycznia 2022.


                             Anna Musiała


KACPER POBŁOCKI

- doktor habilitowany, 

antropolog społeczny i historyczny;

Autor m.in. książek: “Kapitalizm. Historia krótkiego trwania” (2017),

“Chamstwo” (2021).

Prof. Mitchell A. Orenstein

Prof. Kristen Ghodsee

Jak piszą autorzy:

“Almost overnight, more than 400 million people found themselves in nations transitioning form state socialism and central planing to liberal democracy (in most cases) and free markets. (…) For the prize of political freedom and economic abundance, no cost seemed too high (…)” (s. 2).


“Each unique data point, each unit calculated in GDP per capita, is someone’s mother or father, daughter or son, husband or wife.” (s. 155).


“The collapse of socialism meant not only the end of political and economic system but also sudden shift in norms, values, and expectations about how ordinary people were supposed to live their lives: whether to go to university, to get married, to have children, to stay home or emigrate abroad. What had made sense under one system became unfeasible under the other, and many post socialist citizens mourned these changes.” (s. 173).


“We, as people, all have moments of great strength and great weakness - moments of independence and moments of dependence. Economic systems must work to promote overall human happiness and flourishing. As the citizens in the nations of Central and Eastern Europe and Eurasia have experienced twice in the last century, ideologically driven polices that wilfully downplay or ignore the social consequences of their state-led or market-driven imperatives will inevitably fail in the long run. To better serve the needs of humanity, a proper balance must be found.” (s. 205).

Le droit social français et le respect du droit international

Un bon élève devenu «cancre»?



Pendant longtemps, le droit social français n’a pas eu à se confronter avec le droit international du travail, qu’il émane des normes de l’OIT (conventions OIT), de la Convention européenne des droits de l’homme, ou encore de la Charte sociale européenne. 

Considéré le plus souvent comme un droit plus «en avance» et complet que ces sources internationales, ces dernières n’étaient pas mobilisées dans le contentieux interne. De plus, jamais le droit social français n’était condamné par des juridictions ou pseudo-juridictions internationales. Cette époque est révolue: la France a fait l’objet ces 15 dernières années de spectaculaires condamnations dans différents domaines: 

-    Le travail forcé et l’esclavage (affaire Siliadin devant la Cour européenne des droits de l’homme); 

-    L’affaire du contrat nouvelles embauches (CNE) (contre l’OIT);

-    Actuellement, l’affaire des barèmes d’indemnités de licenciement (contre le comité européen des droits sociaux). 

Dans la première affaire, la France a fait l’objet d’une condamnation par la Cour européenne des droits de l’Homme en 2005 (affaire Siliadin). En effet, la CEDH a estimé que la France n’apportait pas une protection «concrète et effective» sur son territoire national aux personnes victimes de travail forcé, de servitude ou d’esclavage. 

Dans la deuxième affaire, la France avait créé en 2006 un contrat spécial, le «contrat nouvelles embauches» (CNE) qui permettait de licencier sans motif pendant 2 ans. Ce contrat a été considéré comme contraire à la convention 158 de l’OIT, obligeant en catastrophe le législateur français à abroger en 2008 ce contrat. 

Dans la troisième affaire, non encore tranchée, la France a mis en place un barème d’indemnisation en cas de licenciement illégitime, avec des plafonds maximums. Un contentieux devant le Comité européen des droits sociaux est actuellement pendant. Si le droit français est déclaré contraire à l’article 24 de la Charte sociale européenne, ce sera l’une des réformes emblématiques du début du mandat du président Macron qui sera censurée par le droit international. 

Nous proposons de revenir sur ces 3 cas qui ont tous bousculés le droit français. Il faudra noter que la réaction du législateur face à ces manquements internationaux n’a pas été identique: réelle volonté d’amélioration du droit positif en matière de travail forcé, mais beaucoup plus grande résistance dans les affaires plus politiques du CNE et des barèmes d’indemnité de licenciement. 

Profesor Raphaël Dalmasso, 

profesor Uniwersytetu de Lorraine, we Francji.


https://univ-droit.fr/universitaires/21967-dalmasso-raphael

La Professeur dr. hab. Joanna Jurewicz est indologue et linguiste cognitive (Département de l'Asie du Sud, Faculté des Sciences orientales, Université de Varsovie), traductrice, poète et écrivain. Ses recherches scientifiques portent sur la pensée philosophique hindoue exprimée dans les plus anciennes œuvres majeures littéraires indiennes (textes de l'Apocalypse, épopées, environ du XIIIe siècle avant notre ère). Elle s'intéresse particulièrement aux débuts de la pensée abstraite, ainsi qu'à l'héritage de concepts et d'images dans le processus de transmission culturelle. Dans ses recherches, elle utilise une méthodologie interdisciplinaire combinant la philologie avec la linguistique cognitive. Auteur de cinq monographies: O imionach i kształtach Jednego (À propos des noms et des formes de l'Un). Monizm indyjskiej filozofii Tradycji (Monisme indien et Philosophie de la Tradition) 1995, Kosmogonia Rygwedy. Myśl i metafora (La cosmogonie du Rgveda. Pensée et métaphore) 2001, Fire and cognition in the Rgveda 2010, Fire, Death and Philosophy. A History of Ancient Indian Thinking 2016, Invisible Fire. Memory, Tradition and the Self in Early Hindu Philosophy, 2021), une traduction d'hymnes sélectionnés du Rgveda sous le titre général (Wędrówka za Przestią 2013, 2015, 2017) et plus de 80 articles scientifiques. Elle est vice-président de la Société sémiotique polonaise et membre de l'Academia Europaea.

Mesdames et Messieurs,

Le 14 décembre, nous avons eu l'incroyable opportunité d'écouter la passionnante conférence du professeur Andrzej Szahaj, intitulée : « Le destin du travail humain ».

Je tiens à remercier le professeur Andrzej Szahaj et tous les participants.

Anna Musiala

Andrzej Szahaj est professeur, dr hab. de philosophe politique et de sciences culturelle, professeur titulaire à l'Institut de philosophie de l'Université Nicolaus Copernicus de Toruń. Dans les années 2008-2016, il est le Doyen de la Faculté des sciences humaines de l'Université Nicolaus Copernicus de Toruń; membre du Comité des sciences philosophiques de l'Académie polonaise des sciences, et auparavant également du Comité des sciences de la culture de l'Académie polonaise des sciences.

Auteur des ouvrages : Krytyka, emancypacja, dialog. Jürgen Habermas w poszukiwaniu nowego paradygmatu teorii krytycznej (Critique, Émancipation, Dialogue. Jürgen Habermas à la recherche d'un nouveau paradigme de la théorie critique) (Varsovie 1990), Ironia i miłość. Neopragmatyzm Richarda Rorty’ego w kontekście sporu o postmodernizm (Ironie et Amour. Le néo-pragmatisme de Richard Rorty dans le contexte du conflit sur le postmodernisme) (Wrocław 1996), Jednostka czy wspólnota? Spór liberałów z komunitarystami a „sprawa polska” (Individu ou communauté ? Le différend entre libéraux et communautaristes et le «cas polonais») (Varsovie 2000), Zniewalająca moc kultury. Artykuły i szkice z filozofii kultury, poznania i polityki (Le pouvoir captivant de la culture. Articles et sketches sur la philosophie de la culture, de la cognition et de la politique) (Toruń 2004), E pluribusunum? Dylematywielokulturowości i politycznej poprawności (E pluribus unum ? Dilemmes du multiculturalisme et du politiquement correct) (Cracovie 2004), Filozofia polityki (Philosophie de la politique) (avec Marek N. Jakubowski, Varsovie 2005), Teoria krytyczna szkoły frankfurckiej(Théorie critique de l'école de Francfort) (Varsovie 2008), Relatywizm i fundamentalizm(oraz inne szkice z filozofii kultury i polityki) (Relativisme et fondamentalisme (et autres esquisses sur la philosophie de la culture et politique)) (Toruń 2008), O interpretacji (À propos de l'interpretation) (Cracovie 2014), Kapitalizm drobnego druku (Le capitalisme en petits caractères) (Varsovie 2014), Inny kapitalizm jest możliwy (Un autre Capitalism est possible) (Varsovie 2015), Neoliberalizm, turbokapitalizm, kryzys (Néolibéralisme, Turbocapitalisme et Crise) (Varsovie 2017), Kapitalizm wyczerpania? (Un Capitalisme d'épuisement?) (Varsovie 2019), Ponowoczesność i postmodernizm dla średniozaawansowanych (Postmodernité et postmodernisme pour les intermédiaires) (Varsovie 2021). Enseignant-stagiaire dans les universités d'Oxford, Cambridge, Leeds, St. Andrews et l'Université de Virginie (Charlottesville), l'Université de Californie (Berkeley), l'Université de Stanford, le Bellagio Rockefeller Center (Bellagio), l'Institut néerlandais des sciences humaines et sociales (Wassenaar). Boursier des fondations Fulbright, Mellon, Rockefeller, Kościuszkowska et American Council of Learned Societies.



Mesdames et Messieurs,

C'est avec un grand plaisir que nous vous invitons à une rencontre avec le professeur Monika Kostera, pour un débat centré autour du thème : « Une bonne gestion est-elle possible », au cours de laquelle nous discuterons également si un droit du travail équilibré fut ou est possible.

                                                                                                                                                                        Anna Musiala


La Prof. Monika Kostera : sociologue polonaise, est professeur titulaire dans les domaines de l'économie (2004) et des sciences humaines (2017). Elle travaille comme professeur à la Faculté de sociologie de l'Université de Varsovie, ainsi qu'à la Faculté des sciences sociales de l'Université Södertörn en Suède et à l'Institut Mines-Telecom Business School en France. Elle a également été professeur titulaire à l'Université de Durham en Grande-Bretagne. Elle a publié plus de 40 ouvrages et un nombre important d'articles scientifiques sur l'organisation et la gestion de l'entreprise. Ses domaines de recherches comprennent l'imagination organisationnelle et désaliénation au travail. Elle écrit et publie également de la poésie en polonais, suédois et anglais.




un Affiche:

Pour le lien - prenez contact avec Madame La Secrétaire: 

cbz@amu.edu.pl


Je vous invite

cordialement

Anna Musiała

Document: SOCIALISATION DU RISQUE ECONOMIQUE ET REDISTRIBUTION DES RESPONSABILITÉS

une Affiche: Le travail selon Simone Weil

Documents: Robert Chenavier - Simone Weil Philosophe Du Travail

Alexandre Massipe - La beauté du travail ouvrier chez Simone Weil

Le texte d’une intervention de Madame La Docteur Nelli Sołonko, le 4 Novembre au IEA de Poznan


"Quelque chose ne va pas dans notre monde" - comme l'a dit Olga Tokarczuk dans son discours pour le prix Nobel ...
Quelque chose ne va pas avec le droit polonais, et en particulier celui du travail!

N'hésitez pas à participer! 


Notre invité sera:  Madame la Professeure Joanna Jurewicz, orientaliste, linguiste cognitive,
Auteur du texte : Ce sont les gens qui veulent que les autres les comprennent, publié par GW.


Anna Musiała

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